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Episode II : Madrid, la Ville de l’Ours

Après s’être retrouvés, Miss Marigold et Paul de Villiers organisent leur voyage pour trouver le parfum du dernier empereur Azthèque au fond de l’océan. Alors qu’ils pensent être seuls sur le coup, il sont observés par un mystérieux individu.

Il est 5 heures, Paris s’éveille, nos aventuriers aussi. Paul a minutieusement préparé le périple jusqu’à la capitale espagnole. Après avoir pris soin de laisser son chat chez ses parents, Jane attend son compagnon de pied ferme. Au loin, le vrombissement d’un puissant moteur se fait entendre.

“Quel prétentieux” pense notre héroïne d’un air moqueur.

Quelle fut sa surprise de découvrir que le prétentieux en question n’est autre que Paul au volant d’une Ferrari Dino 246 flambant neuve. Elle comprend alors qu’il a déraisonnablement dépensé l’argent de la Kadupul et a besoin de se renflouer. Cette odeur d’essence et de cuir neuf émanant de la voiture lui fait oublier un court instant les mauvais choix financiers de son ami.

 

                                                            La Ferrari de Paul de Villiers.

Direction le Sud-Ouest et ses paysages à couper le souffle. Sur la route, Jane est émerveillée par les paysages, les champs de colza qui bordent les chemins et les cours d’eau scintillants au soleil.

Tout en conduisant son bolide italien, Paul explique qu’il a contracté une dette importante  après une escapade au Casino de Monte-Carlo et qu’il doit rembourser la somme avant la fin du mois. Jane est estomaquée, au bord de la nausée. Elle passe, sous son nez, un mouchoir imbibé d’Habit Rouge aux accents d’agrumes et d’encens pour reprendre ses esprits.

“Combien dois tu ?” demande-t-elle d’un air inquisiteur.
“4 millions de francs …” marmonne t-il honteusement.
“ 4 MILLIONS MAIS T’ES MALADE !” Cette familiarité dans le ton de notre héroïne est si inhabituelle que Paul, qui la connaît si bien, est lui-même surpris.


Sur la route qui sépare Poitiers de Bordeaux, Jane laisse parler sa colère et déchaîne tous les diables. Paul est si terrifié qu’il n’ose dire mot, de peur de prendre un soufflet dévastateur. 
Enfin arrivés à Bordeaux, le légendaire appétit de Miss Marigold se réveille tel un volcan en furie. 


Par chance, les rives de la Garonne sont riches en restaurants, il faut absolument calmer l’ouragan. Aussi gargantuesque que cela puisse paraître, en moins d’une heure, Jane avait avalé une bourriche de 50 huîtres délicieusement iodée, dévoré une dizaine de cannelés au rhum et bu à elle toute seule une bouteille de Graves. 

Soudain, un homme s’assoit à leur table sans prendre la peine d’échanger des politesses. Il se présente comme étant le messager de Cesare Bonura.

 

Un frisson parcourt alors le dos de Jane. Cet homme n’est autre que l’un des mafieux les plus dangereux de toute l’Italie. Elle a déjà croisé sa route lorsqu’elle était à la recherche des Bergamotes des Calabres. C’est un amateur d’Arts et de parfums capable de faire couler beaucoup de sang pour obtenir ce qu’il veut.

 Le messager les met alors en garde : 

Bonura n’est pas Jacquier et la mafia n’est pas un club d’amateurs d’odeurs. Renoncez à vos recherches et rien ne vous arrivera”.

 

Jane ne se démonte pas et l’envoie paître sans ménagement. Nos aventuriers reprennent alors la route, direction Bayonne. Jane est anxieuse, elle sait que cette affaire risque d’être plus dangereuse que toutes les précédentes et hésite à rentrer chez elle pour retrouver le confort de son bain parfumé à la lavande et l’amour de son chat.

 

Arrivés à Bayonne, les compagnons font une courte halte dans un café du centre ville, le temps de se désaltérer et de reprendre leurs esprits. Paul doit passer un coup de téléphone important. A peine le combiné décroché, il est projeté au sol par un homme semblable à une montagne. 3 malfrats se joignent à lui et passent copieusement Paul à tabac. Jane est pétrifiée par le déferlement de violence auquel elle assiste, un des homme s’approche d’elle et dit sur un ton glaçant: 

C’est le dernier avertissement, rentre chez toi et oublie ta quête”.

 

Paul est salement amoché, il a le nez cassé et peine à se relever. Pendant plus de 2 heures, Jane doute, son meilleur ami vient d’être tabassé et la mafia est sur le point de poser un contrat sur sa tête. 

Malheureusement pour les hommes de Bonura, il en faut bien plus pour décourager Miss Marigold. Elle n’hésitera pas à mettre le monde à feu et à sang pour réaliser sa mission. Elle s’empare du volant de la Ferrari de Paul et fait cap vers Madrid.

L’ambiance dans la voiture est sinistre, presque funéraire. Personne ne dit mot, les magnifiques paysages et le parfum aromatique de l’air d’Aquitaine ne font aucun effet à nos héros. Arrivés au poste frontière, les ennuis commencent, le douanier ne semble pas disposé à les laisser passer. Pendant plus d’une heure, Jane négocie fermement et obtient un accord. Elle troque leur entrée sur le territoire espagnol contre sa bouteille de parfum et les 4 enjoliveurs de la Ferrari sans que Paul, encore sonné, ne puisse s’y opposer.

 

Après avoir dévoré un agneau de lait rôti, spécialité de la région de Castilla y Leon, nos aventuriers arrivent à Madrid.

Sans prendre une seconde de repos, ils se rendent au pas de course aux Archives d’Etat. Nos héros demandent à consulter les cartes marines et sont dirigés vers une salle entièrement boisée qui porte une forte odeur de bois ciré et de vieux parchemins. Après deux heures à étudier des centaines de documents, Paul trouve son Graal. Il s’agit d’une carte des Caraïbes qui recense l’ensemble des navires naufragés dans la région. Discrètement, il glisse la carte dans l’intérieur de son manteau prend un air innocent malgré son nez cassé et son début d’oeil au beurre noir.

 

Nos héros sortent en quatrième vitesse du bâtiment avec le puissant sentiment de toucher au but. Devant cette immense bâtisse, une Alfa Romeo Montreal semble les attendre. Jane reconnaît un visage familier au volant du véhicule. L’individu descend de la voiture, c’est Cesare Bonura, elle en est sûre et il n’a pas l’air de vouloir discuter parfums…

                                                                    Cesare Bonura. Illustration Garance Le Coq

Pour découvrir ou redécouvrir la première aventure de Miss Marigold, c’est ici : https://www.leptitsniff.paris/miss-marigold-et-la-belle-de-minuit-episode-i/

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